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L’Ukraine autorise ses athlètes à concourir au côté de Russes et de Biélorusses sous bannière neutre

L’Ukraine autorise ses athlètes à concourir au côté de Russes et de Biélorusses sous bannière neutre

Les athlètes ukrainiens pourront concourir dans des compétitions sportives internationales au côté des Russes et des Biélorusses à condition que ces derniers conservent un statut neutre (pas de drapeau, d’hymne ou de couleurs nationales), selon un arrêté publié mercredi par le ministre des sports et président du Comité national olympique, Vadym Guttsait, rapporte The Kyiv Independent, jeudi 27 juillet.

Il est, en revanche, toujours interdit aux athlètes ukrainiens de participer à des compétitions « où des athlètes représentant la Fédération de Russie et/ou la République de Biélorussie concourent sous leurs drapeaux nationaux ». En cas de violation du statut neutre dans le cadre d’une compétition, les athlètes ukrainiens doivent se retirer, souligne l’arrêté ministériel.

Vadym Guttsait, le ministre des sports ukrainien : Article réservé à nos abonnés « La Russie n’a pas sa place dans le sport international »

A la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, les athlètes des deux pays ont été mis au ban du sport mondial par le Comité international olympique (CIO). L’instance basée à Lausanne (Suisse) a ensuite amorcé un revirement lors du sommet olympique du 9 décembre 2022 au cours duquel elle a affirmé « explorer les moyens » de réintégrer les athlètes bannis. Une position réitérée à deux reprises, dans une déclaration le 25 janvier, puis dans des recommandations, le 28 mars, aux fédérations internationales.

La position du CIO est une « farce », dit Moscou

Il y est établi que les sportifs russes et biélorusses peuvent réintégrer les compétitions internationales à titre « individuel » – ce qui exclut les équipes – et sous bannière neutre, à condition, en outre, qu’ils n’aient pas « soutenu activement » la guerre en Ukraine, qu’ils ne soient pas sous contrat avec l’armée ou des agences de sécurité nationales et qu’ils répondent aux exigences de la lutte antidopage.

Dans un entretien au Monde publié mardi, M. Guttsait affirmait que la position de son pays restait « très claire » : « La Russie n’a pas sa place dans le sport international tant que la guerre durera. » « Pas un seul athlète de Russie ou de Biélorussie ne s’est adressé à la presse pour dire : “Je suis contre la guerre en Ukraine.” (…) A l’inverse, nous constatons qu’ils y sont favorables, qu’ils participent à des événements soutenant l’invasion et les dirigeants de leur pays », a insisté le ministre des sports ukrainien. « Nous trouvons très malheureux que le CIO ait pris cette décision », a-t-il ajouté, laissant planer la menacer d’un boycott des Jeux olympiques et paralympiques de Paris (du 26 juillet au 11 août 2024) si les Russes et Biélorusses étaient de la fête olympique. De son côté, Moscou a qualifié la position du CIO de « farce ».

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Le CIO, qui a réservé sa position sur la présence russe et biélorusse aux Jeux « à une date appropriée, à sa seule discrétion », a justifié son virage par le fait que les athlètes ne sauraient être tenus responsables de la guerre menée par leur gouvernement. Et fait valoir qu’en vertu de sa charte olympique, qui consacre l’« autonomie » et la « neutralité politique » du sport, empêcher un sportif de concourir en fonction de sa nationalité serait discriminatoire.

Les fédérations internationales, elles, sont plongées dans l’embarras. Il revient à chacune d’entre elles de se prononcer sur la réintégration des athlètes bannis, alors que le calendrier des épreuves qualificatives aux Jeux – qu’elles organisent – est déjà bien avancé. Il en résulte une certaine cacophonie : la majorité s’est rangée derrière la position du CIO quand d’autres, comme l’athlétisme, s’opposent toujours au retour des Russes et des Biélorusses.

Dernier épisode en date de cet imbroglio mondial, la Fédération internationale de gymnastique (FIG) a autorisé mercredi le retour en compétition sous bannière neutre, à partir du 1er janvier 2024, des athlètes russes et biélorusses. La FIG leur permet ainsi d’entrevoir la qualification pour les Jeux. L’annonce n’est pas anodine : la gymnastique est historiquement une place forte du sport russe, grosse pourvoyeuse de médailles olympiques.

Le Monde

By Noel Gómez

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