Après le coup d’Etat militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum du 26 juillet, les Etats-Unis ont commencé à repositionner leurs troupes au Niger, a annoncé le Pentagone, jeudi 7 septembre. Le département de la défense « repositionne une partie de son personnel et de ses moyens de la base aérienne 101 de Niamey [la capitale] à la base aérienne 201 d’Agadez », plus au nord, a déclaré à la presse une porte-parole, Sabrina Singh.
« Il n’y a pas de menace immédiate pour notre personnel ni de violence sur le terrain », a-t-elle ajouté, qualifiant cette décision de « mesure de précaution ». Un « petit groupe » restera sur la base de Niamey après le transfert, qui est en cours, a-t-elle encore précisé. Mme Singh a également dit que « certains personnels non essentiels et sous-traitants » avaient quitté le pays il y a plusieurs semaines.
Visite de la sous-secrétaire d’Etat par intérim, Victoria Nuland
L’armée américaine avait déjà suspendu les exercices conjoints avec l’armée nigérienne et la diplomatie américaine avait ordonné début août le départ de son personnel non essentiel de son ambassade à Niamey.
Le Niger abrite 1 100 soldats américains et quelque 1 500 soldats français déployés dans trois bases, engagés dans des opérations contre des groupes djihadistes actifs dans cette région. Paris a reconnu que des « échanges » avaient lieu entre armées nigérienne et française sur le retrait de « certains éléments militaires » français au Niger, mais il n’y a « aucun lien » entre le mouvement des troupes américaines et « ce que fait l’armée française en ce moment », a assuré Mme Singh.
La nouvelle ambassadrice des Etats-Unis au Niger, Kathleen Fitzgibbons, est arrivée le 19 août à Niamey, mais elle ne présentera pas officiellement ses lettres de créance en raison de la « crise politique actuelle », a annoncé le département d’État américain.
Comme d’autres pays occidentaux et ceux du bloc ouest-africain, les Etats-Unis suivent de près la situation au Niger. Le secrétaire d’Etat Antony Blinken a plusieurs fois échangé avec le président Bazoum, allié des Occidentaux, et des responsables régionaux.
Sa numéro deux Victoria Nuland a effectué début août une visite surprise à Niamey mais sans pouvoir rencontrer ni le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, ni le président renversé, assigné à résidence.
Mais les Etats-Unis semblent ménager l’avenir et disent espérer « que les discussions diplomatiques se poursuivent et que la situation au Niger se résolve de manière diplomatique », a dit Mme Singh.