L’ambassade de Cuba à Washington a été visée dimanche 24 septembre par deux cocktails Molotov, a annoncé le chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rodriguez, qualifiant l’incident d’« attaque terroriste » dans un message posté sur X (anciennement Twitter).
La fusillade a laissé des impacts de balles dans les murs extérieurs et endommagé plusieurs vitres et moulures sur la façade du bâtiment, selon l’Agence France-Presse (AFP). On ne connaît pas encore l’identité de l’auteur ni ses motivations.
En réaction, le ministre cubain des affaires étrangères a convoqué la chargée d’affaires américaine à La Havane, Mara Tekach, pour lui exprimer sa « protestation énergique » après l’« agression terroriste » contre son ambassade.
Deuxième attaque depuis 2020
Ce n’est pas la première fois que l’ambassade de Cuba aux Etats-Unis est prise pour cible. En avril 2020, un homme âgé de 42 ans avait ouvert le feu contre le bâtiment à l’aide d’un fusil d’assaut, avant d’être arrêté. L’attaque n’avait fait aucun blessé.
L’incident de dimanche soir a eu lieu quelques heures après le retour à La Havane du président cubain Miguel Diaz-Canel. Le dirigeant, contesté par une majorité de la diaspora cubaine aux Etats-Unis, était notamment en voyage à New York pour assister à l’Assemblée générale des Nations unies. Des manifestations de Cubains vivant aux Etats-Unis ont eu lieu à New York pour protester contre son invitation.
« Les groupes anti-Cuba ont recours au terrorisme quand ils pensent pouvoir profiter d’une impunité, ce contre quoi Cuba a mis en garde à plusieurs reprises les autorités américaines », a ajouté Bruno Rodriguez après l’attaque de dimanche.
La normalisation des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et Cuba est très récente. Il a fallu attendre 2015 pour que le bâtiment de Washington redevienne officiellement une ambassade, sous l’impulsion de l’ancien président américain Barack Obama. Un dégel qui reste fragile : en 2021, l’administration du républicain Donald Trump avait inscrit à nouveau l’île de gouvernement communiste sur la liste américaine des « Etats soutenant le terrorisme ». Cuba avait pourtant été retirée de la liste en 2015.